En lecteurs assidus de la revue municipale, nous avons pris l’habitude de découvrir dans les éditos du Maire, son sens de la formule. Ce dernier souhaite ainsi retrouver « le Pertuis de son enfance », il vante également sa politique tendant à préserver Pertuis comme « une ville à la campagne ».
Hélas, nous craignons que le Pertuis du futur tel qu’envisagé par cette majorité ne s’apparente plutôt en une ville de béton, un « plan de campagne » sans campagne. Le Maire et sa majorité souhaitent en effet développer plusieurs projets urbains de grande ampleur : 80 hectares de zone d’activité supplémentaires, soit un quasi doublement de la zone actuelle, auxquels s’ajoutent l’urbanisation en cours rue Leon Arnoux et celle disproportionnée à venir au niveau du Jas de Beaumont (coteaux de Pertuis sur la route de Villelaure). Il nous répondra assurément qu’il s’agit de projets lancés par la majorité précédente … oui, mais il y a 20 ans … C’est aujourd’hui un projet du passé, voire dépassé.
Les générations futures de pertuisiens et de pertuisiennes regretteront le sacrifice des espaces naturels et des terres agricoles sur l’autel du développement économique. Soyons en sûr, s’il est aisé d’urbaniser une terre agricole, le retour en arrière est lui quasi impossible. Il faut donc agir avec une extrême prudence lorsque l’on décide de faire évoluer le plan local d’urbanisme pour ouvrir de nouvelles zones à l’urbanisation.
Nous n’ignorons pas les besoins de la population en termes de logement et d’emploi mais cela ne peut être une opposition de deux visions de l’avenir entre développement exagéré et nécessités réelles. Nous estimons que les projets actuels sont disproportionnés et nous demandons au Maire de limiter les constructions, de faire une pause nécessaire pour digérer la croissance de la ville et de privilégier la restructuration des zones déjà urbanisées.
La course contre la montre du Maire avant la fin de son mandat pour marquer l’histoire ne doit pas se faire au détriment de notre qualité de vie. Les différents évènements climatiques subis par notre commune depuis quelques années nous obligent à avoir une autre réflexion, une autre approche de l’étalement urbain et de la consommation de terres cultivables pour le développement de Pertuis.
Enfin, ne fonçons pas tête baissée sans tenir compte de la population et des éléments qui vivent autour et dans les futurs zones d’aménagement. Monsieur le Maire, la démocratie c’est aussi savoir écouter et tenir compte de celles et ceux qui n’ont pas la même vision que vous : associations de quartier, collectifs de défense des terres agricoles. Le débat démocratique n’est jamais une perte de temps, il est utile pour faire avancer collectivement les projets!

Le Groupe « Une vision durable pour Pertuis »
Eric Banon, Noëlle Trinquier, Jérôme Narbonne, Nicole Blanc, Pierre Crumiere, Christina Berard